Elmer
de Gerry Alanguilan (1968)
Traduit du Philippin par Sidonie van Den Dries
Éditions çà et là, 2010
Octobre 2003. La vie de Jake Gallo est un enfer, il n’arrive pas à trouver de travail, son père vient de faire une crise cardiaque, Son frère Freddie est devenu une star du cinéma, mais le plus difficile à avaler, ce sont les frasques sentimentales de sa sœur May qui s’est mise en tête d’épouser… un humain. Car les Gallo, comme les autres poules et coqs du monde entier, sont subitement devenus conscients en 1979 au grand désarrois de l’espèce humaine. Suite au décès de son père, Jake va découvrir l’histoire de sa famille et de son père, Elmer, qui fait partie de la génération des coqs qui ont dû apprendre à cohabiter avec les hommes.
Elmer est l’histoire d’une famille de gallinacés qui lutte pour survivre dans un environnement hostile. Un véritable drame familial dans un monde où toute une catégorie de la population est ostracisée par la classe dominante, et où tous vivent dans un état de défiance mutuelle.
À la fois drôle et émouvant, Gerry Alanguilan, maîtrise de bout en bout avec une candeur enthousiasmante cette parabole maquillée en chronique délirante. Philippin, il a auto édité Elmer entre 2006 et 2008. Elmer est le premier roman graphique philippin a être traduit en France.
© çà et là
Elmer, la toute première bande dessinée philippine traduite en français, raconte comment les poulets sont subitement devenus, en 1979, intelligents et doués de parole. Leur combat pour se faire respecter puis obtenir des droits et les réactions des humains sont racontés du point de vue des volatiles. Partant de cette idée délibérément grotesque, aux allures de fable, l’auteur compose une parabole qui fait écho aux brimades, aux persécutions, aux génocides subis au cours de l’Histoire par différentes minorités humaines.
Déjanté, passionnant, épique, drôle, touchant… il n’était pas incohérent qu’une association de « plumitifs », forcément sensibles aux belles plumes, distingue ce livre.
Jérôme Briot © ACBD
Vidéo de la remise du Prix Asie de la Critique 2011
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