Une année de bandes dessinées sur le territoire francophone européen
par Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD
- « Mangalisation » de la production : sur les 2701 nouveautés BD de 2005, 1142 titres sont des mangas ou manwhas (BD asiatiques). Au total, si on rajoute les rééditions, les livres d’illustrations et les essais sur la BD, 3600 livres appartenant au monde de la BD ont été publiés sur le territoire francophone européen.
- « Mangalisation » de l’édition : 203 éditeurs (ils étaient 207 en 2004) ont publié des BD en 2005 ; plus de 70% des albums ont été édités par seulement 17 d’entre eux et ils sont 25 à avoir publié des BD asiatiques (ils étaient 22 l’an passé).
- « Mangalisation » des grosses ventes : même si le nouveau Astérix (mis en place à 3.178.000 exemplaires) et 77 séries bénéficient d’énormes tirages, les mangas se placent régulièrement parmi les meilleures ventes, tel Naruto dont 6 tomes (tirés entre 70 et 110.000 exemplaires chacun) sont parus en 2005.
- « Mangalisation » des métiers de la BD : de plus en plus de dessinateurs ou de scénaristes (ils sont 1322 à vivre de leur métier sur le territoire francophone européen) s’inspirent des codes graphiques et narratifs des mangas.
- « Mangalisation » de la culture BD : la respectabilité du 9e art n’est en aucun cas diminuée par l’arrivée des mangas, lesquels ont gagné leurs lettres de noblesse.
- « Mangalisation » des médias : de plus en plus de revues et de sites Internet sont consacrés à la BD asiatique et tous les relais d’opinion se sont entichés des mangas.
- Annexes téléchargeablesCrédits et remerciements
N.B. : la moindre utilisation de ces données ou d’une partie d’entre elles doit être obligatoirement suivie de la mention : © Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée).
I – « MANGALISATION » DE LA PRODUCTION
- Humour avec 244 titres contre 230 en 2004 (soit 27,82% contre 27,18% l’an passé)
- Imaginaire fantastique avec 225 titres contre 220 en 2004 (soit 25,65% contre 26% en 2004)
- Policier avec 167 titres contre 185 en 2004 (soit 19,04% contre 21,86% l’an passé)
- Historique avec 166 titres contre 136 en 2004 (soit 18,92% contre 16,07% en 2004)
- BD pour les tout petits avec 65 titres contre 75 en 2004 (soit 7,41% contre 8,86% en 2004).
Quant aux indépendants, ils ont publié 475 livres (357 l’an passé), soit 17,58% des nouveautés (16,83% en 2004) : mais ils sont, de plus en plus, noyés dans la masse.
À ces 2701 nouveaux albums jamais édités sous cette forme jusqu’à aujourd’hui (soit 75,02% de la production BD annuelle, contre 69,05% en 2004), il faut rajouter 552 rééditions sous une nouvelle présentation ou éditions revues et augmentées, soit 15,33% (contre 610, soit 19,86% de la production en 2004), 258 recueils d’illustrations ou de dessins d’humour, soit 7,16% (contre 254, soit 8,27% de la production en 2004) réalisés par des auteurs de BD et 89 (2,47%) ouvrages sur la BD (contre 86, soit 2,8% de la production en 2004). Nous arrivons ainsi à un total de 3600 livres appartenant au monde de la BD (contre 3070 l’an dernier) : soit une augmentation de 530 titres (contre 544 l’an dernier) et de 14,7% (17,7% en 2004). Ce chiffre est en augmentation pour la 10e année consécutive. En comparaison, 50.000 livres ont été publiés cette année ; la BD représente donc 7,2% (contre 6,14% l’an passé) des livres édités sur le territoire francophone européen et un peu plus de 6,5% du chiffre d’affaires de l’édition.
II – « MANGALISATION » DE L’ÉDITION
III – « MANGALISATION » DES GROSSES VENTES
IV – « MANGALISATION » DES MÉTIERS DE LA BD
V – « MANGALISATION » DE LA CULTURE BD
À l’exception de notables programmes sur Arte, France 5 ou Public-Sénat, la télévision reste le seul média qui a encore du mal à admettre la BD comme culture respectable : heureusement, les journalistes sont de plus en plus au fait de la question. Certains, réunis au sein de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée) remettent le Grand Prix de la Critique à un album remarquable paru dans l’année ; en 2005, il a été décerné à Les mauvaises gens d’Étienne Davodeau chez Delcourt. On notera, dans le reste de leur sélection, une mise en avant de quelques mangas ou manwhas remarquables signés Jirô Taniguchi, Osamu Tezuka, Kazuo Umezu, Naoki Urasawa ou Kim Dong Hwa.
VI – « MANGALISATION » DES MÉDIAS
Secrétaire général de l’ACBD